Une foi qui rassemble

En Thaïlande, 95 pourcents de la population est bouddhiste. (Pour le reste, 4.5 pourcents sont musulmans et les autres sont hindous, sikhs et chrétiens.) Les différentes religions sont très acceptées. Pas de revendications, pas de prosélytisme. Ici, ce n’est pas choquant d’avoir la foi. Au contraire, il semble absurde de ne croire en rien. La religion à une place centrale de la vie de la population. Tous les représentants religieux sont très respectés, que ce soient les moines bouddhistes, les imams ou les évêques. Le centre pour femmes est une institution catholique, mais les femmes accueillies sont majoritairement bouddhistes. Des temps de prière sont tout de même proposés. C’est très beau de voir les femmes du centre s’incliner pendant les temps de prière, malgré leur différence de croyance. Le caractère religieux du lieu est une occasion de parler et de partager chacune nos croyances.

Partir avec un organisme catholique, c’est quelque chose qui me tenait vraiment à coeur. La dimension spirituelle en mission est pour moi essentielle. Sans ces moments de partage, on peut passer à côté d’un trésor inestimable. Les discussions les plus riches sont celles qui vont toucher les questions existentielles qui nous animent. Ma foi est un rempart pour affronter les difficultés. Dans un monde où parfois tout semble fou et injuste, on peut vite devenir aigrie et perdre espoir. Dans ma vie, j’ai fait l’expérience et j’ai l’intime conviction qu’il y a un Dieu. Que ce Dieu est bon et qu’il aime chacun de nous sans aucune condition. Alors partager ce trésor est essentiel, pour moi. Ça m’aide à trouver la force d’aimer chaque personne sans condition et sans jugements. Dieu nous aime malgré nos faiblesses et nos erreurs. Avec mes petites forces, je veux pouvoir poser ce même regard d’amour sur les femmes que j’accompagne en cours. Pour qu’elles sachent aussi que c’est possible d’être aimées de manière totalement désintéressée.