A l’institut, le fait de savoir très tôt le moment de mon départ a été un avantage certain. J’ai pu travailler sereinement durant les dernières semaines tout en me détachant petit à petit de certaines tâches. La chose que je voulais absolument éviter, c’était de partir dans la précipitation sans préparer mes collègues à prendre la suite et me rendre compte par message que rien ne s’est poursuivi après mon départ. Encore une fois, la mission nous offre une belle leçon d’humilité et nous en avions été informés dès nos formations avec FIDESCO : le but n’est pas forcément de laisser de trace visible dans nos missions. Nous sommes là pour aider, pour donner de notre temps et de nos compétences. Cela, je le sais depuis le début et cette volonté m’anime depuis le premier jour. Mais dans les dernières semaines, je me suis retrouvé aussi avec cette envie de « bien finir », de laisser les choses bien en place et que mon départ soit le moins visible possible pour l’Institut, le préfet et les enseignants.
Cette angoisse naissante venait presque remettre en cause les deux années de mission : « A quoi tout cela a-t-il servi si tout s’arrête à mon départ ? »
J’ai eu une période où cette question me prenait la tête et commençait à m’empêcher d’être serein dans ce sprint final. Un reste de cet esprit tourné vers le résultat et la productivité que le monde du travail en France aime tant. Cette pensée me poussait à imaginer des dizaines de fiches, d’aides mémoires ou de modèles à créer et laisser à mon départ. Bref, je commençais à me dessiner des dernières semaines très intenses, sans pouvoir savourer.
Il m’a fallu du temps, de nombreuses discussions avec Lucas (mon binôme de mission) et mes collègues, pour me défaire de cette pression que je m’étais mis seul !
Les fruits de la mission, l’héritage que je laisse, ne se calculent pas en nombre de dossiers ou de « protocoles » mis en place. La trace laissée se trouve dans les amitiés et les souvenirs que garderont mes collègues de moi, et moi d’eux. Et travailler deux années complètes à Lukafu laisse forcément des marques indélébiles car je me suis donné à 100% pour cette mission.
Cela peut paraître un peu simpliste comme vision mais à partir du moment où j’ai pu me persuader de ça, ma fin de mission a été très sereine et plaisante. Et chaque journée qui passait me confortait dans cette idée, le fruit de notre mission se trouve dans ma présence au quotidien avec mes collègues et les jeunes de Lukafu pendant deux ans. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti chez tous ceux qui nous saluaient avant notre départ : « merci d’être venu », « merci d’avoir été là avec nous ». Et je rends grâce au Seigneur de m’avoir aidé à prendre conscience de tout cela en amont du départ et d’avoir réussi d’être en paix avec ma mission.
Podcast
Nos anciens volontaires replongent dans leurs souvenirs le temps d’un épisode de podcast à écouter au fond d’un canapé, dans les transports, en cuisine ou ailleurs… À cœur ouvert, ils témoignent de leur mission professionnelle à l’autre bout du monde. Ils vous livrent leurs joies, leurs difficultés mais aussi leurs enseignements. En bref, ils vous racontent tout sur la mission !
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