Les lecons de l'artichaut…
Par Jean et Alexandra, animateurs sociaux auprès de jeunes placés par la justice, Concepcion, Chili
Quel rapport entre la conversion et la dégustation d’un artichaut ?
Pour le savoir, découvrez le témoignage de Jean et Alexandra, volontaires au Chili auprès d’enfants victimes de maltraitances.
Leur récit est une vraie leçon de gastronomie…et de vie !
Image module

Aimez-vous les artichauts ?
Moi ce que je préfère dans l’artichaut c’est le temps qu’on met pour arriver au cœur. Et lorsque j’y arrive, je me délecte en pensant que j’allais passer à côté de quelque chose d’extraordinaire si je n’avais pas retiré chaque pétale, sûr du trésor que j’y trouverai.
Perdre quelques pétales…
Cette image gastronomique est un peu le reflet de ma vie ici, de notre vie de couple, de famille. Au fil des mois nous avons ôté, voire perdu quelques pétales, les plus charnues d’abord… Vous savez : celles de l’extérieur, celles qui ont peu de chair. C’est un peu ce que j’appellerai l’amour de soi, le confort de sécurité. Ce sont ces pétales qui en ont pris pour leur grade en arrivant au Chili. Par exemple, les « moi-je », les « je sais » et même les « je n’y arriverai jamais » ou encore « on n’est pas en train de faire une grosse bêtise là ? » Toute la famille est passée par cette étape !

…Pour arriver au coeur !
Et puis au fil du festin, les pétales s’affinent, deviennent plus tendres, plus séduisants et « savouricieux » : c’est un peu l’étape de transition au cours de laquelle les masques dodus et rondelets tombent, des masques aussi subtils que la fausse humilité, l’orgueil de mener un projet, l’acceptation du temps d’apprentissage, la patience envers la culture, la mentalité, le raisonnement différent…
Petit à petit on s’oublie, on se tourne vers le cœur
et non plus sur les pétales durs et piquants qui protègent.
Et puis au fil du festin, les pétales s’affinent, deviennent plus tendres, plus séduisants et « savouricieux » : c’est un peu l’étape de transition au cours de laquelle les masques dodus et rondelets tombent, des masques aussi subtiles que la fausse humilité, l’orgueil de mener un projet, l’acceptation du temps d’apprentissage, la patience envers la culture, la mentalité, le raisonnement différent…