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D’où vient cette joie ?

Par Marguerite-Marie et Olivier, volontaires au profit d’un centre de formation rural
à Fianarantsoa – Madagascar.

Belle histoire - Joie à Madagascar

“Fidesco la cite dans sa devise qui nous avait tant touchés dès le début de notre discernement : « Va, rends les autres heureux et tu connaîtras la JOIE ! » Les volontaires qui rentrent de mission nous en ont parlé avec des étoiles dans les yeux. Cela nous avait bien tentés et voilà qu’on l’expérimente à notre tour.

Alors, d’où vient-elle, cette JOIE qui nous transporte à l’autre bout du monde ?”

Belle histoire - Joie à Madagascar

La joie d'un volontaire en mission

Marguerite-Marie et Olivier sont partis en mission humanitaire en famille. Ils sont gestionnaires d’une ferme et d’une fromagerie au profit d’un centre de formation rural à Fianarantsoa. Sur le terrain, ils ont fait une vraie découverte : celle de la joie ! A Madagascar, auprès des pauvres, des malades et des oubliés, ils font la découverte d’un bonheur plus intense, plus fort qu’ils ne l’avaient soupçonné. Mais d’où vient cette joie ?

Madagascar - Mission humanitaire en famille

"Nous sommes joyeux !"

Ne vous y trompez pas, notre mission n’est ni parfaite ni idéale. Il y a des lourdeurs, des difficultés, des incompréhensions, des agacements… Quand vous ne parlez pas bien le malgache, que vous le comprenez encore moins (ils parlent tellement vite !), que la culture, l’environnement, la façon de faire et de penser vous sont encore étrangers après un an d’immersion, il y a de quoi se fatiguer et se décourager. Il y a aussi toutes ces choses qui nous choquent, qui nous dérangent. Et puis, pas de panique, nous ne sommes pas non plus devenus parfaits, loin s’en faut. On râle, on s’essouffle, on s’énerve… Mais ! Nous sommes heureux, profondément ! 

Il y a bien, il faut l’avouer, une petite touche d’exotisme qui doit jouer. La nouveauté, l’exception, le fait d’être sortis de notre quotidien. Quand on se réveille le matin et que les collines des hautes terres et les ravenalas (l’arbre du voyageur très typique de Madagascar) sont là devant nous, quand on a la chance de vivre des vacances extraordinaires à chaque fois qu’on quitte la ferme (ce pays est tellement beau !). Nous le constatons aussi, le soleil est terriblement efficace contre la tristesse. Et la bonne humeur, les rires et sourires des Malgaches désarment la plupart des humeurs moroses.

Oui mais… c’est bien plus profond que cela.

L'expérience de la joie

Nous expérimentons aussi la joie de l’humilité et du détachement. Nous apprenons à lâcher prise ! Ce n’est pas tout à fait à la mode, mais pourtant, c’est libérateur. Nous nous efforçons de rester à notre place dans un esprit de service, à l’écoute des besoins et des façons de faire si différentes. Et ce n’est pas si simple. Combien de fois avons-nous dit « Tu sais qui c’est ? Non ! Pourquoi font-ils cela ? Aucune idée ! Qu’ont-ils dit ? Je n’ai rien compris… » Il y a aussi tout ce qui pourrait être fait, ce qui devrait être fait mais qui ne l’est pas, sans qu’on sache pourquoi. Et cela nous fait bouillir parfois ! Mais nous avons aussi expérimenté que la plupart du temps, il y a une bonne raison derrière telle ou telle décision et nous attendons désormais de voir et comprendre avant de chercher à recadrer.  

Nous expérimentons encore la joie de vivre pleinement le temps présent. « Mora mora » comme on dit ici, (doucement) ! Quel choc de passer d’un monde à 100 à l’heure à ce mode de vie. Quand on demande le rituel « inona ny voavoa ? » aux mpiasa le matin, ils répondent invariablement « tsy misy, mangina » à savoir « rien de neuf, c’est tranquille ». Qui pourrait répondre cela à son chef en France sans prendre tout à coup une dose de travail en plus ? Quel choc aussi de passer d’un monde qui prévoit et anticipe tout, à un monde qui vit au jour le jour. L’un et l’autre monde ont leurs excès et leurs beautés, mais passer de l’un à l’autre est décapant !

Nous expérimentons enfin la joie de la présence à l’autre. Nous apprenons, avec nos frères malgaches, à prendre le temps pour l’autre et nous y prenons goût ! Être avec eux sans avoir forcément quelque chose à faire, se donner des nouvelles avant de rentrer dans le vif du sujet. Ralentir, écouter. Quand quelqu’un vient nous parler, la peur de ne pas le comprendre prend le dessus et nous cherchons bien souvent à deviner au lieu d’écouter. La plupart du temps ce que nous avions pensé n’a rien à voir avec le sujet en question ! Il nous faut encore et encore apprendre à prendre le temps, écouter, accepter de ne pas comprendre, de faire répéter. Et finalement… on arrive ainsi à avoir quelques petites conversations qui font leur joie et la nôtre. Prendre du temps avec l’autre donne une belle densité à nos journées.  

C’est donc avec une grande JOIE que nous continuons notre mission. Et nous vous le redisons encore, MERCI à vous [tous], merci de tout cœur de nous permettre, par votre générosité, de vivre ces deux très belles années de mission, de don et de joie ! 

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