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Pourquoi partir loin ?

Interview d’Emeric Clair, directeur de Fidesco, et de Clémence Poniatowski, responsable du recrutement et de la formation des volontaires.

Le pape François nous rappelle que la vie chrétienne EST mission. Il y a mille manières de participer à la mission : dans sa famille, son quartier, son travail, son lieu de vie… Alors pourquoi certains choisissent-ils de partir au loin ?

Emeric – Rappelons d’abord que la mission est inhérente à la vie chrétienne. Tout chrétien doit témoigner en actes de l’amour de Dieu pour les hommes. Et cela passe nécessairement par une attention gratuite aux plus pauvres, aux plus fragiles. Ensuite, la mission conduit nécessairement à faire l’expérience d’un exode. L’exode est un thème fondamental dans la Bible : pensons aux grandes figures d’Abraham, de Moïse… Pensons à Jésus lui-même, qui envoie ses disciples deux par deux. Aujourd’hui encore, quand le pape François nous appelle à aller aux périphéries, ce n’est pas une lubie personnelle. C’est le rappel d’une dimension essentielle de l’Église, qui dès sa naissance est une Église missionnaire, une Église « en sortie ». Pour certains, les périphéries, ce sera la rencontre avec le monde du handicap ; pour d’autres, un engagement dans les cités ; pour d’autres encore, une présence auprès des migrants… Et pour d’autres enfin, ce sera la mission au loin, dans le service du développement. Cet engagement est essentiel : depuis les premiers apôtres, depuis que l’Église est Église, l’appel de Dieu à quitter son pays pour aller vers d’autres nations ne cesse de retentir. Cette démarche missionnaire est inscrite dans la nature de l’Église. Mais elle prend des contours variés selon l’appel de chacun, qui demande à être discerné – en fonction des étapes de la vie, des situations concrètes, des responsabilités qui nous incombent… Ce qui importe, c’est de se laisser toucher, de se mettre en route. 

Clémence – Notre mission évolue au cours de notre vie… l’important étant de porter du fruit ! Au cours de leur vie, des personnes peuvent se sentir appelées à la mission au loin. Elles veulent partir pour répondre à l’appel du Christ, mais aussi pour se donner plus radicalement en quittant le monde qui leur est familier, leur zone de confort, pour se dépasser. Pour certains, quitter ces attaches habituelles est nécessaire pour se donner pleinement. Beaucoup nous font part aussi de leur désir de vivre une aventure. « La vie est une aventure, ose-la », disait Mère Teresa. Tous les missionnaires ont perçu cet appel à oser l’aventure : Mère Teresa n’est pas restée en Albanie, elle a tout quitté pour se rendre en Inde ; elle a parcouru le monde. L’appel de Dieu nous dépasse, mais il vient toucher et rejoindre chacun de manière différente, selon sa sensibilité personnelle. C’est évidemment une aventure personnelle, mais elle est tournée vers les autres.

En quoi cet appel personnel à la mission est-il aussi un appel de l’Église ?

Emeric – Tout appel est d’abord un appel personnel, mais qui en même temps ne peut se vivre de manière isolée : il se reçoit et se discerne en Église. Ces dernières décennies, les appels de l’Église se font particulièrement pressants. L’Église appelle à vivre une solidarité non seulement entre les personnes, mais aussi entre les peuples. Elle demande explicitement aux laïcs d’apporter leur soutien au développement des jeunes nations. Le pape Paul VI fait entendre cet appel avec vigueur dans son encyclique sur le développement des peuples, mais aussi tous les autres papes à sa suite. Il est de la responsabilité des chrétiens de se mettre au service des jeunes Églises qui sont dans la difficulté, et de soutenir leurs actions de développement.

Clémence – La mission chez Fidesco est une réponse aux besoins et aux appels de l’Église locale dans les pays du Sud. Elle permet de faire l’expérience très forte de l’universalité de l’Église. Les volontaires sont envoyés par l’Église et pour les projets de développement que l’Église porte au service des plus pauvres. Leur discernement est personnel, mais l’Église authentifie et ratifie l’appel qu’ils ont perçu. Mgr Gobilliard, parrain de la promotion 2018, l’a très bien exprimé dans son homélie au cours de la messe d’envoi : « Aujourd’hui l’Église, en vous envoyant, atteste que c’est un appel authentique. » Appel de l’Église et appel personnel se rencontrent.

Suffit-il de quitter son pays et sa famille et de partir travailler à l’autre bout du monde, pour vivre cette démarche d’exode ?

Clémence – Les volontaires qui partent ont le désir de vivre une forme de radicalité, de se rendre disponibles dans une démarche de service gratuit. L’exode, c’est vivre la rencontre, apprendre à être avec l’autre, qui est différent, qui me déloge et parfois me dérange. Il faut comprendre le mot « exode » au sens de cette disponibilité entière à l’autre. Aujourd’hui, on peut vivre de la même façon aux quatre coins de la planète. Dans notre monde globalisé, les frontières tombent petit à petit. Vivre l’exode demande donc un vrai choix : il faut entrer dans un esprit d’exode, pour vivre cette rencontre et cette disponibilité.

Emeric – Nous nous inscrivons dans une histoire dont nous sommes les héritiers : nous avons grandi dans des pays qui ont un certain niveau de développement ; nous avons des compétences et un niveau de formation dont nous héritons parce que nous sommes nés dans une certaine civilisation, une certaine culture, à une certaine époque. Tous les peuples, tous les hommes et femmes n’ont pas cette chance. Alors que faisons-nous de toutes ces compétences, ces formations, ces expériences que nous avons eu la chance de recevoir ? La première des charités dans la mission est de partager ces compétences, de s’en servir pour apporter une aide et un soutien. Toutefois, l’Église nous invite à aller beaucoup plus loin ! Elle nous invite à vivre une rencontre authentique, en serviteurs et en frères : à vivre une réelle fraternité, en allant jusqu’à se laisser servir parfois. Cette rencontre nous transforme en profondeur. Ainsi l’exode n’est jamais uniquement géographique. Il est aussi humain, psychologique. Je suis invité à un déplacement de mes repères. Il s’agit d’un cheminement spirituel, qui englobe toutes les sphères de l’homme. On peut partir au bout du monde en étant plein de soi, sans s’être appauvri et délesté de notre trop-plein de nous-mêmes.

Quel encouragement pourriez-vous adresser à quelqu’un qui se pose la question de partir ?

Emeric – Pour paraphraser Jean-Paul II, je lui dirais : n’aie pas peur. Tu es habité par un beau désir, qui appelle un discernement. Alors laisse-toi guider par l’Esprit Saint ! Partir en mission, c’est partir à la rencontre de l’autre, profondément différent. C’est partir à la rencontre d’un autre visage de l’Église, d’une autre culture. C’est aussi partir à la rencontre de toi-même, pour te connaître plus en profondeur. La mission te fera grandir dans l’amour et dans la joie !

 

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